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 As we run, we become.

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Kieran Hâdy
Kieran Hâdy
Pseudo : Champifeuille, Champi.
Avatar : Aaron Johnson.
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Âge : 30 ans.
Pays d'origine : Algérie, berbère kabyle.
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MessageSujet: As we run, we become.   As we run, we become. EmptyDim 30 Juin - 22:01

As we run, we become
Kieran & Junko


Il serait bien resté dormir plus longtemps. Il était bien, là, pour une fois. La calme respiration à côté de lui le berçait, et avec le bras qui l’entourait, il se sentait en sécurité, chose qu’il ressentait difficilement, surtout quand il n’était pas chez lui. Mais il y avait quelqu’un, dans la tente, qui tapait dans son dos du bout de la patte. Le couinement suppliant n’était pas bien loin. Le chien avait besoin de sortir, et maintenant, sinon il y allait avoir un petit accident liquide. Et impossible de jouer au mort avec cette bête intelligente, il savait très bien qu’il l’avait réveillé. Alors doucement, à contrecœur, le médicomage se lève, repoussant avec délicatesse le bras qui le retient. Un grognement sourd, et l’autre se retourne, arrachant un sourire à l’algérien, qui passe avec tendresse une main dans les cheveux noirs qui dépassent. La truffe sèche du chien qui tape son coude le ramène à la réalité.

« Ouais, c’est bon, on y va… T’aurais quand même pu aller pisser tout seul, espèce d’emmerdeur. »

Tendant la main, il attrape des vêtements au hasard pour s’habiller en vitesse - le tee-shirt n’est pas à lui ; tant pis. De toute façon, ce n’était pas comme s’il ne lui volait pas ses tee-shirt, quand il passait à Alger. Ils ont ton odeur et tu me manques, se justifiait-il avec son regard de chaton triste. Sans un bruit, il sort de la tente, le chien le précédant. Il avait beau râler sur le quadrupède qui avait raccourci sa nuit, il comprenait pourquoi Pollux ne voulait pas s’éloigner seul. Cet endroit était nouveau, et immense, plein d’odeurs inconnues. Quitte à s’y perdre, il préférait que ce soit avec son maître plutôt que tout seul. Mains dans les poches d’une veste en cuir qui, comme le tee-shirt, n’était pas la sienne, il se dirigea loin des tentes, vers les rives du lac dont il n’avait pas retenu le nom. Runn, souffla la voix rocailleuse du loup dans son esprit. Il esquissa l’ombre d’un sourire pour remercier son âme animale, continuant sa marche presque solitaire le long du lac. Le chien, qui avait finalement vidé sa vessie, furetait sur la rive, soulevant des cailloux du bout de la patte, avant de lever la tête vers lui, attendant quelque chose de très clair. Promenade.

« A cinq heures trente du matin ? Le regard du chien ne change pas, et la conscience du loup se presse contre la sienne, appuyant les propos silencieux du quadrupède. Vous me faites autant chier l’un que l’autre, sérieux… »

Avec un profond soupir, il reprend sa marche, s’éloignant de sa tente blanche dans laquelle il serait bien retourné pour voler quelques heures de sommeil en plus et profiter d’une compagnie bien méritée. Il aurait aussi pu proposer à Miriam de l’accompagner, cela dit, quel idiot de ne pas y avoir pensé. Il aurait accepté par politesse, mais il a l’air épuisé. Laisse-le dormir, il le mérite. Kieran ne prit pas la peine de répondre au loup. Devant lui, le chien s’était arrêté, en posture vigilante. Sa tête était pointée vers l’autre rive, et en plissant les yeux, il put voir quelqu’un qui s’approchait. En courant. Un footing si tôt ? Quel courage. Le temps qu’il atteigne l’animal, le coureur - ou plutôt, la coureuse - était arrivée à leur hauteur, et s’était arrêtée, peut-être par politesse, ou bien parce qu’elle attendait la réaction du chien. Il la reconnaissait, du petit rassemblement d’accueil. Junko, émissaire du Japon. Autant l’accueillir dans les règles alors.

« Ohayo gozaimasu, salue-t-il en souriant avec une légère inclinaison de la tête. Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un aussi tôt, surtout pour un footing. »

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Junko Yamada
Junko Yamada
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MessageSujet: Re: As we run, we become.   As we run, we become. EmptyDim 30 Juin - 22:44

Lorsque Jun s'était réveillée, le soleil était en train de poursuivre sa course dans l'autre monde. Ses muscles douloureux l'avaient tiré hors de son sommeil, et il lui avait été dès lors impossible de se rendormir. Elle avait tenté, pourtant. Les yeux fermés, elle s'était retournée encore et encore dans ses matelas jusqu'à admettre la terrible vérité : elle ne parviendrait plus à trouver le sommeil. Pas avant que la nuit, une nouvelle fois, ne tombe. Alors, sans un bruit, elle s'était glissée hors des draps pour s'emparer d'une tenue confortable. Les jambes plus réveillées que l'esprit, elle sort sans un bruit de la tête. Pas un seul instant elle ne lève les yeux au ciel pour admirer la beauté d'un ciel noir piqueté d'un millier de diamant. Pas un seul instant elle ne s'arrête pour admirer le paysage endormi. Tout au plus réprime-t-elle un frisson tandis que d'un pas léger et rapide elle se dirige vers la forêt. Elle n'a pas d'objectif. Rien en tête, sinon marcher jusqu'à ce que se lève l'astre solaire. Alors elle retournerait à son aise au campement, et si on lui posait la question, elle répondrait qu'elle ne parvenait pas à dormir car le Japon lui manquait. Etait-ce vrai ? Qu'importe, au fond. Que les gens se mêlent de ce qui les regardent, gronda une voix autoritaire dans son esprit. Mentalement, la nippone acquiesça. Et son pas s'accéléra, jusqu'à devenir une course, sans qu'elle s'en rende réellement compte. Elle sentait le besoin de se défouler, d'éliminer un trop plein d'énergie accumulé au cours des jours précédents. Le sang du renard bouillonnait dans ses veines, réclamait le grand air, l'adrénaline, l'endorphine. Elle avait ignoré la malédiction trop longtemps, et à présent, la malediction avait reprit le dessus. Peu importait à quelle allure elle allait, peu importait où ses pas la menaient, c'était une chose qu'elle ne parviendrait jamais à fuir.

Peu à peu, le ciel s'éclaircissait. Les étoiles s'effaçaient pour lentement laisser place aux premières lueurs du jours. Son instinct avait mené Jun au lac de Loun. Lune ? Rune ? Non. Runn. Elle parlait un anglais impeccable, mais son suédois laissait très certainement à désirer. Elle s'arrêta un instant, observant les reflets des arbres dans l'eau. Elle ignorait depuis combien de temps elle était dehors. Le bas de son pantalon était plein de boue, et de la poussière avait élu domicile sur ses joues. Probablement avait-elle profité du calme des bois pour grimper et escalader ce qui lui tombait sous la main. Et à présent, elle faisait face à l'immensité du Lac de Runn, son esprit reposé, ses muscles enfin détendu. Soudain, un bruit. Des mots qui lui parviennent, prononcés au loin. Elle ne les reconnait pas, mais qu'importe, elle reprend sa course comme si de rien était. Le jogging matinal était au moins tout aussi crédible que le mal du pays.

Kieran Hâdy, professeur de médicomagie. A peine le visage entre-t-il dans son champ de vision qu'elle l'associe à l'un des instructeurs censés transmettre aux émissaires tout leur savoir. C'était donc quelqu'un d'important, probablement l'un des sorciers les plus doués dans son domaine. « Ohayo gozaimasu prononce-t-il dans un japonais parfaitement acceptable, s'inclinant à la manière de ses compatriotes. Elle n'est pas la seule à savoir une bonne mémoire. Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un aussi tôt, surtout pour un footing. » A son tour, Jun s'incline respectueusement, joignant les mains sur ses genoux, prenant le temps de répondre avec toute la courtoisie qu'on lui connait « Hâdy-sensei ohayou gozaimashita. » Se redressant, elle prend le temps d'observer l'instructeur mais très rapidement, son regard est attiré par l'animal qui l'accompagne. Deux canidés pour le prix d'un. « Il est meilleur pour la santé de se lever tôt » réplique la jeune-femme dans un sourire avant de pencher légèrement la tête sur le côté « Votre compagnon a l'air plus matinal que vous, sans vouloir vous froisser » Junko avait toujours aimé les animaux, ce n'était un secret pour personne. Les chiens en particulier, et ceux-ci le lui rendaient généralement plutôt bien. Mais elle savait surtout que parler de du compagnon à quatre patte d'une personne était le meilleur moyen de se faire bien voir, or c'était exactement son intention.
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Kieran Hâdy
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MessageSujet: Re: As we run, we become.   As we run, we become. EmptyDim 30 Juin - 23:54

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Kieran & Junko


Il incline poliment la tête, la saluant dans un japonais acceptable malgré son accent tranchant. Au moins, il a utilisé la bonne formulation. Merci, les films moldus. A son tour, elle s’incline, cérémonieuse, bien droite, mains sur les genoux, corps à angle droit, et elle le salue en japonais. Sensei. Le loup gronde de rire dans son esprit en ressentant toute la gêne de l’humain. C’est bien la première fois qu’on l’appelle maître, et quelque part, c’est étrange pour lui. Il était plus habitué au mépris ou à la condescendance, parce qu’il est un solitaire, parce qu’il est un loup-garou. Pas au respect formel. Va falloir t’y habituer, t’es prof maintenant, mon frère. Le fait qu’elle lui sorte son nom de famille apprend à l’homme-loup qu’elle est bien renseignée ; leur groupe de meneurs ne s’est pas vraiment donné la peine de les présenter, rendant difficile le fait de savoir si on parlait à un émissaire ou un instructeur. Lui-même savait qu’elle venait du Japon parce qu’elle l’avait dit au rassemblement du premier jour à l’islandais un peu coincé, Ingi.

Elle se redresse, et leurs regards se croisent l’espace de quelques secondes, suffisante pour que Kieran voit quelque chose passer dans les yeux miel de la jeune japonaise. Une ombre furtive, qu’il n’a que trop vue, dans les prunelles de tous ceux de son réseau de solitaires, ou dans celles des meutes qu’il rejoignait pour remplacer leur gamma malade ou mort. Une ombre animale. Un loup ? Non, elle n’en a pas l’odeur. Pas un loup, mais autre chose. Comme d’habitude, l’âme animale a raison. L’odeur de la jeune fille a des relents sauvages, mais pas lupins. Tous les loups n’ont pas la même odeur, mais la texture ne change pas. Elle… C’est différent. Une forme de lycanthropie propre au Japon, peut-être ? Eh bien, lui qui avait tout plaqué dans l’espoir d’apprendre de nouveaux trucs, il était servi. En moins d’une semaine, il avait potentiellement un nouveau genre de loup-garou. Junko reprend la parole cependant, pour dire que se lever tôt est meilleur pour la santé. Ça, inutile de le lui dire. Puis, le coup de grâce ; Pollux avait l’air plus matinal que lui. Il lâche un léger rire, qui roule en grondement canin.

« Il est surtout trop trouillard pour faire ses besoins tout seul, répond-il avec un léger sourire, s’attirant un regard explicite - du style je t'emmerde - de l’animal intelligent. En général, c’est moi qui le réveille, parfois plus tôt que ça. »

Il n’avait pas vraiment besoin d’entrer dans les détails, déjà parce que ça n’intéresserait probablement pas la japonaise. Mais c’était la dure vie d’un médicomage de terrain ; des fois, on lui demandait d’être à un endroit donné à des heures extrêmement matinales, ou bien en plein milieu de la nuit. Au moins maintenant savait-il s’endormir partout pour voler quelques minutes de sommeil, ne dormant que d’un œil tandis que le loup frôlait sa conscience comme l’aileron d’un requin, les sens en alerte pour le réveiller s’il sentait un danger approcher. En parlant de loup… L’animal ne demande pas vraiment la permission. De toute manière, il sait qu’il l’a. C’est son corps à lui aussi, après tout. Le regard bleuté change, se teintant de nuit, s’effilant doucement. Curiosité. Sa tête tombe légèrement sur le côté, tandis qu’il essaie de comprendre. De toute manière, la japonaise sait déjà qu’il est un loup-garou ; cette manifestation animale ne la fera pas fuir, surtout vu l’ombre qui danse dans ses yeux.

« Tu n’es pas une louve, lâche l’animal d’une voix rauque, mais placide. Je n’avais jamais vu ça. Qu’est-ce que tu es, au juste ? »

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Junko Yamada
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MessageSujet: Re: As we run, we become.   As we run, we become. EmptyMer 3 Juil - 0:42

Dans le rire, des notes animales qui alertent la nippone. L'humain a-t-il trop trainé vers le canidé ? Ou cachait-il autre chose ? Il était encore trop tôt pour se prononcer, et Jun n'était pas connue pour ses conclusions hâtives. Pour autant, elle classa cette information soigneusement dans son esprit tandis que le professeur lui répondait. « Il est surtout trop trouillard pour faire ses besoins tout seul » la jeune-femme ne peut s'empêcher de remarquer le regard accusateur de l'animal, ce qui l'amuse. Après tout, qui pourrait le lui reprocher ? Falun était un nouveau territoire, et l'animal ne disposait pas de baguette ni de pouvoir pour se protéger en cas de problème, contrairement au sorcier. Puis, quitte à faire une ballade, autant être accompagné, non ? « En général, c’est moi qui le réveille, parfois plus tôt que ça. » Rapidement, Jun fait le lien avec la matière qui sera enseignée par le sorcier : la médicomagie. Etait-il pour autant médicomage avant d'arriver à Falun ? Probablement. C'était en tout cas l'explication la plus logique, mais la japonaise savait qu'il fallait rarement se fier aux apparence. Aussi, d'une voix douce et posée, elle l'interroge « Que faisiez-vous avant d'arriver à Falun ? » elle ignore si elle a le droit de poser la question, mais qu'importe : ils sont au milieu de la forêt, au bord du lac de Runn, les agents d'Irae n'allait pas lui tomber dessus, et Hâdy-sensei avait parfaitement le droit de ne pas lui répondre.

Soudain, le regard de ce dernier se modifie. L'éclat animal s'intensifie, et Jun se raidit ; elle n'avait pas rêvé, et voilà que se confirment ses soupçons : le sorcier n'est pas tout à fait humain. Lycanthrope, à en juger par l'aura qu'il dégage. Néanmoins, la jeune-femme demeure impassible tandis qu'elle sent le regard bleu se teinter de ténèbres et l'analyser, la passer au crible. Elle sait pertinemment bien ce que cherche le loup. « « Tu n’es pas une louve. Je n’avais jamais vu ça. Qu’est-ce que tu es, au juste ? » la voix, elle aussi, s'est modifiée, et arracha à Jun un sourire. L'envie de provoquer l'animal est mort. Humaine, je ne suis qu'une humaine. Ce n'est pas faux, au fond. Elle ne se pare pas de fourrure à chaque pleine lune, elle ne hurle pas à la nuit avec sa meute. De toute façon, Jun est une solitaire. Mais elle sait qu'elle ne pourra pas duper le loup ; ils ont un sixième sens hors du commun, un instinct qui les guide. Elle a le même. « 狐えき* » Les mots quittent ses lèvres comme une ritournelle apprise par coeur. Des mots qu'elle a pourtant rarement prononcé. Rares sont ceux qui connaissent la Malédiction du Renard, et elle ne s'attend pas à ce que le loup-garou devant elle comprenne les deux mots prononcés dans sa langue natale. « Avez-vous déjà entendu parler des kitsune, Hâdy-sensei ? » l'interroge-elle avec un sourire, une lueur de malice dans le regard.

HRP : si tu passe ta sourire sur les mots en japonais, je mets les caractères latins + la traduction As we run, we become. 4199513528
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MessageSujet: Re: As we run, we become.   As we run, we become. EmptyMer 3 Juil - 12:21

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La japonaise se montre curieuse. C’est une bonne qualité. Ou un mauvais défaut. Elle lui demande, très naturellement, ce qu’il faisait avant de venir ici. Ont-ils le droit d’en parler ? Il ne se rappelle pas avoir reçu la moindre directive d’Irae à ce propos. Et d’un autre côté, qu’est-ce que ça peut faire, qu’elle sache qu’il est médicomage ? Elle doit bien se douter qu’il n’a pas passé treize ans à planter des dattes dans le Haut Atlas, non plus. S’il est ici comme médicomage, c’est forcément parce qu’il a bossé dans le médical avant d’être recruté par les agents du Septentrion. Il n’a pas forcément besoin d’expliciter cela étant. Gamma ne sera qu’un mot pour elle, tout comme ce le fut pour Irae, jusqu’à ce qu’il leur explique la portée du gamma dans une meute. Celui qui soigne, qui guérit, qui reste neutre dans les conflits. Il en restera sur le côté sorcier de la chose, c’est encore le plus simple. Alors il esquisse un léger sourire tranquille avant de répondre.

« J’étais médicomage de terrain. Sur tout le territoire africain, principalement le nord. Pas vraiment besoin d’explications ; elle devait bien savoir quels troubles agitaient l’Afrique et comprendre qu’il n’était pas là en renforts pendant les événements sportifs. Et toi alors ? Si ce n’est pas trop indiscret, bien entendu. »

Il n’a pas lu son dossier - ne sait même pas s’il peut y avoir accès, cela étant. Mais si elle s’est montrée curieuse, il estime que lui aussi peut l’être et, pourquoi pas, obtenir des réponses, même fuyantes. Ou pas de réponses du tout. Si ça se trouve, c’était une espionne, tenue au secret. Ou une langue de plomb, qui n’ont pas l’autorisation de parler de leur travail s’ils ne veulent pas apprendre à la dure pourquoi leur corps de métier s’appelle ainsi. Mais le loup aussi est curieux, et finalement, il se manifeste, assombrissant son regard pour ausculter la demoiselle de ses yeux de nuit. Si elle se raidit, elle ne bouge pas, et ne semble pas avoir peur. Bonne actrice, ou âme animale semblable à la nôtre. Il penche pour la deuxième solution. Même les bons acteurs ont cette étincelle de peur au fond des prunelles quand ils voient son regard bleuté virer au noir en quelques secondes. Elle, elle a l’air de s’en ficher, et quand le loup lui demande ce qu’elle est, elle sourit tranquillement. Elle lui répond, en japonais, des mots que le médicomage ne comprend pas vraiment. Kitsune Eki.

S’il ne sait pas ce que eki veut dire, il a déjà entendu le mot kitsune, le renard, un animal surnaturel et polymorphe dans le folklore nippon. Avec neuf queues, généralement, bien qu’elles poussent les unes après les autres selon le niveau de sagesse de l’esprit. La jeune fille est-elle un esprit renard ? A-t-elle, peut-être, un esprit renard, comme lui-même a un esprit de loup ? Je ne suis pas un esprit ; je suis toi. Vrai. Mais ils s’étaient compris. La jeune fille semblait partager son âme avec un renard comme lui-même partageait la sienne avec son loup. Se transformait-elle pendant la pleine lune ? Il faudrait qu’il regarde si elle avait besoin de tue-loup - ou de tue-renard, peut-être ? Ça devenait compliqué. Et quand elle reprit la parole, malicieuse, il comprend que sa longue réflexion médicale, qui n’a duré que quelques secondes pourtant, a clairement dû se lire dans son regard entre deux teintes. Effectivement, il n’avait jamais entendu parler des kitsune, et il n’avait aucune honte à l’admettre. Après tout, comme il disait souvent aux jeunes loups de la meute de Miriam, celui qui croit savoir n’apprend plus.

« Pas vraiment, admet-il avec franchise. J’ai juste entendu parler des esprits polymorphes, les renards à neuf queues, mais c’est tout - enfin, c'est déjà pas mal, j'imagine. Il sourit devant sa propre ignorance, et finalement, se lance. Hors Japon, ça ne devait pas être un savoir très répandu, de toute manière. Tu as besoin d’un traitement spécifique pour d’éventuelles transformations ? Je prépare déjà de la tue-loup pour deux, préparer une potion supplémentaire en parallèle ne sera pas un problème. »

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